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COP 24 : Un premier bilan politique des efforts d'atténuation mondiaux

03/12/2018 | Général

Les travaux de la 24ème Conférence des Parties (COP 24) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) se sont ouverts le lundi 3 décembre 2018 à Katowice (Pologne) en pleine région houillère. 

Sa Majesté Le Roi Mohammed VI, Que Dieu L'assiste, a adressé un Message aux participants, dont la lecture a été donnée par Son Altesse Royal le Prince Moulay Rachid. 

M. Aziz RABBAH, Ministre de l'Energie, des Mines et du Développement Durable, a fait partie de la délégation marocaine, présidée par Son Altesse Royal le Prince Moulay Rachid. 

Sa Majesté le Roi Mohammed VI, que Dieu le Glorifie, a insisté sur la nécessité d'une mobilisation constante, en faveur des pays en développement, en termes de transfert de technologie et de respect des engagements de financement pris à leur égard. 

Sa Majesté a rappelé aussi que le Royaume du Maroc inscrit les questions environnementales et les défis climatiques, parmi les priorités de ses politiques nationales, et les traduits concrètement à travers sa « Contribution prévue déterminée », pour la réduction des émissions de gaz à effet de serre, son Plan national d'adaptation, ainsi que son programme national des énergies renouvelables. 

Sa Majesté a également souligné l'engagement du Maroc, en faveur des Causes africaines, qui poursuit l'accompagnement du processus de mise en œuvre des trois Commissions climat, issues du Sommet des Chefs d'Etat et de gouvernement africains, tenu en marge de la COP 22 sur le Bassin du Congo, la Région du Sahel et les Etats insulaires. 

Plus de 190 Etats, des acteurs non étatiques, ONG ou institutions prennent part aux assises de cette 24ème conférence des parties signataires de la (CCNUCC), qui prendront fin le 14 décembre. La COP 24 doit aboutir à la rédaction d'une feuille de route pour que chaque État puisse appliquer l'accord de Paris (COP 21), devant entrer en vigueur en 2020 malgré des vents contraires peu propices à une réponse ambitieuse. 

Dans son discours d'ouverture, le Secrétaire Général des Nations Unies a rappelé que le changement climatique est plus rapide que nous nous devons rattraper notre retard avant qu'il ne soit trop tard et qu'il présente une question de vie ou de mort pour beaucoup de gens, de région voire de pays. 

Le dérèglement climatique dont les impacts n'ont jamais été aussi graves, frappe déjà des communautés sur toute la planète et les victimes, destructions, souffrances qui en découlent rendent le travail de la communauté internationale plus urgent et la pousse à faire beaucoup plus pour le combattre. 

Selon le dernier rapport spécial du GIEC, les conclusions sont sans appel : il nous reste au mieux une décennie pour accélérer drastiquement notre réduction d'émissions de gaz à effet de serre et limiter le réchauffement climatique à 1,5 °C. Dans le même temps, les émissions de gaz à effet de serre augmentent. C'est le moment pour les États d'apporter une réponse internationale face à l'incohérence croissante de la trajectoire climatique mondiale. 

Le dernier rapport sur les émissions du programme des Nations Unies pour l'environnement nous indique que les contributions actuellement déterminées au niveau national au titre de l'Accord de Paris entraîneront un réchauffement de la planète d'environ 3 degrés d'ici la fin du siècle et que la majorité des pays ont pris du retard dans leurs efforts pour tenir leurs engagements de Paris. Les émissions doivent baisser de 45% par rapport aux niveaux de 2010 d'ici 2030 et être nettes d'ici 2050. 

Pour ce faire, nous avons besoin d'une transformation complète de notre économie énergétique mondiale ainsi que de la manière dont nous gérons les ressources en terres et en forêts. Les énergies renouvelables devront fournir la moitié aux deux tiers de l'énergie primaire dans le monde d'ici à 2050, avec une réduction correspondante des combustibles fossiles. 

Dans l'espoir de donner une impulsion très forte à une ambition accrue dans les engagements en faveur de l'action pour le climat, un premier bilan politique des efforts d'atténuation mondiaux, un dialogue de facilitation entre les parties nommé « dialogue de Talanoa », se conclura à la COP24. Une phase politique de deux ans s'ouvrira, à Katowice, pour enclencher les tendances nécessaires au relèvement des engagements nationaux, comme prévu tous les cinq ans par le mécanisme d'ambition contenu dans l'Accord de Paris. 

Il est attendu de la COP24, de fixer un cadre robuste, un « livre de Règle» qui pose les règles nécessaires à l'application de l'Accord pour le rendre opérationnel et qui inclut les principes fondamentaux comme les droits de l'Homme, la sécurité alimentaire, les droits des peuples autochtones, la participation du public aux décisions, les principes de transition juste. Il faut que cette articulation de l'ambition climatique et de la dimension humaine se reflète aussi dans la mise en œuvre. 

Sur un autre volet, il y'a besoin d'une action climatique transformatrice dans cinq domaines économiques clés : l'énergie, les villes, l'utilisation des sols, l'eau et l'industrie. Environ 75% des infrastructures nécessaires d'ici 2050 restent à construire, les gouvernements et les investisseurs doivent parier sur l'économie verte. La question du financement reste un point d'achoppement entre les pays développés et les pays en développement. Des progrès clairs dans la mobilisation des 100 milliards de dollars promis par an constitueront un signal politique positif indispensable bien que les pays en développement souhaitent notamment qu'un nouvel objectif de financement soit défini pour l'année 2025, qui prenne la suite des 100 milliards à verser annuellement à compter de 2020. 

La réalisation des objectifs de l'accord de Paris réduirait la pollution atmosphérique et permettrait de sauver plus d'un million de vie chaque année d'ici 2030, selon l'Organisation mondiale de la santé. Les mesures climatiques ambitieuses pourraient générer 65 millions d'emplois et générer un gain économique direct de 26 000 milliards de dollars US par rapport au statu quo au cours des 12 prochaines années, selon le récent rapport New Climate Economy ce qui représente un élan mondial significatif pour l'action climatique. C'est pourquoi, le monde a besoin d'une volonté politique accrue et de leadership plus clairvoyant. 

La 24ème Conférence des Parties (COP 24) à la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC) doit relever les défis suivants : (i) définir les règles d'application de l'Accord de Paris, (ii) ramener les Etats dans une trajectoire 2°c, (III combler le déficit de financement climat, (iv) mobiliser les acteurs privés et (v) imposer le concept de transition juste