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Rencontre avec le CNE de la CGEM : Mme Benali dévoile les stratégies de la transition énergétique et de développement durable du Royaume.



Lors d'une rencontre avec le Conseil National de l'Entreprise (CNE) organisée par la CGEM le Mardi 02 avril 2024, Madame la Ministre de la Transition Energétique et du Développement Durable a mis en avant les multiples stratégies et programmes du Ministère à l'horizon 2030.

La Stratégie Bas Carbone à l'horizon 2050 :

Le Maroc fait un pas de géant vers un avenir plus durable en lançant une stratégie bas carbone ambitieuse, avec pour objectif ultime d'atteindre la neutralité carbone d'ici 2050.

 Cette initiative repose sur quatre piliers fondamentaux qui guideront le pays dans sa transition vers un modèle énergétique plus propre et respectueux de l'environnement.

Le premier pilier de cette stratégie est le renforcement du déploiement des énergies renouvelables. Le Maroc s'engage à accélérer le fort développement des énergies renouvelables, et promouvoir le développement de l'hydrogène vert pour décarboner l'industrie.

En outre, l'accélération de l'électrification et la généralisation de l'efficacité énergétique dans tous les secteurs occupent une place centrale. Le pays prévoit d'électrifier les transports et l'industrie, tout en mettant en œuvre des mesures visant à améliorer l'efficacité énergétique des bâtiments et des appareils. Les nouvelles chaînes de valeur dans l'économie circulaire et la valorisation des déchets sont également encouragées.

Le troisième pilier de cette stratégie concerne le développement d'une agriculture écologique et les écosystèmes forestiers durables, adaptés aux changements climatiques et résilients.

Enfin, la promotion d'une nouvelle génération de régions et villes sobres et intelligentes. A cet effet, le pays prévoit de développer des transports publics et une logistique numérique et multimodaux, tout en favorisant les modes de déplacement doux.

Pour concrétiser cette vision ambitieuse, le Maroc adopte une approche méthodologique rigoureuse, incluant la modélisation de trajectoires bas carbone à l'horizon 2050 et une collaboration étroite avec les partenaires nationaux et internationaux, accompagnée par la mise en place d'une évaluation des impacts macroéconomiques des scénarios de décarbonations des secteurs clés, avec des propositions de mesures opérationnelles. Les résultats escomptés sont significatifs, avec la création prévue de 400 000 emplois, une croissance projetée du PIB de 5% et l'atteinte de la neutralité carbone d'ici 2050. Cette stratégie sera régulièrement suivie et évaluée, avec une mise à jour annuelle de la modélisation et une collaboration continue avec les parties prenantes nationales et internationales.

La Stratégie Nationale sur le Développement Durable : Cap sur 2035

La SNDD vise à guider le développement durable du Maroc à horizon 2035, en se conformant au Nouveau Modèle de Développement (NMD) et aux programmes gouvernementaux. Son dévoilement est attendu à travers des assises nationales du développement durable pour les prochains mois, pour engager, dans la continuité, dialogue constructif avec toutes les parties prenantes.

Cette stratégie est le fruit d'une large concertation nationale et territoriale ainsi qu'internationale avec les Marocains Résidant à l'Etranger. Elle a été élaborée en étroite collaboration avec l'ensemble des parties prenantes, à travers des ateliers thématiques, des Assises Régionales et une Consultation Citoyenne sur la plateforme noussahimo.gov.ma.

La SNDD se veut un véritable outil de politique publique au service du gouvernement, des collectivités territoriales et de tous les acteurs, publics et privés, dans une approche inclusive et collaborative.

Pour concrétiser sa vision nationale 2035, six domaines de Transformation (DT) intersectoriels ont été identifiés à savoir : l'Economie verte et inclusive, le Capital humain et social, les Territoires durables et résilients, la Gouvernance ouverte et efficiente, la Culture et patrimoine, l'Innovation et recherche scientifique.

La mise en œuvre de SNDD nécessite également un ajustement de la gouvernance du développement durable afin de favoriser les synergies et les convergences sectorielles vers des objectifs communs. Un suivi rigoureux de la SNDD sera effectué grâce à un Tableau de bord national comprenant des indicateurs clés tels que le Taux de dépendance énergétique, le Taux de recyclage national des déchets ménagers ou encore le Taux d'alphabétisation et les Pertes économiques liées aux catastrophes naturelles.

Le Maroc se tourne vers l'économie circulaire et la stratégie minière pour son développement durable

Dans un effort soutenu vers une économie plus verte et inclusive, le Maroc met l'économie circulaire au cœur de sa nouvelle Stratégie nationale de développement durable à l'horizon 2035. Cette démarche s'accompagne de réformes législatives, telles que l'amendement en cours de la Loi 28.00, visant à réguler la gestion des déchets et à promouvoir leur valorisation.

Dans le cadre de cette transition, le Maroc prend diverses mesures pour gérer les déchets de manière plus efficace, notamment la réduction à la source, la collecte sélective, le recyclage, l'éco-élimination et la valorisation énergétique, ainsi que l'intégration de la responsabilité élargie du producteur.et la valorisation énergétique. Des projets pilotes sont également lancés dans six villes hôtes de la Coupe du monde 2030 pour promouvoir une économie circulaire adaptée aux besoins locaux, à travers l'adoption d'un mode de gestion spécifique adapté aux communes dont la quantité des déchets ne dépasse pas les 50 000t/an.

La stratégie minière et le changement de paradigme

Le secteur minier du Maroc est en train de vivre une transformation majeure, caractérisée par une vision axée sur l'équité entre les acteurs, l'industrialisation du pays et une prise en compte essentielle du triptyque transition énergétique, transformation numérique et développement du capital humain. Cette évolution est marquée par des réformes réglementaires ambitieuses visant à valoriser les minerais stratégiques, à investir dans le développement de l'intelligence minière et à promouvoir un secteur minier durable à l'échelle régionale et continentale.

La stratégie de transformation du secteur minier repose sur six axes stratégiques majeurs, qui visent à repositionner ce secteur au cœur de l'économie marocaine. Tout d'abord, la restructuration institutionnelle vise à adapter les structures et les processus pour répondre aux nouveaux défis et opportunités du secteur. Ensuite, la digitalisation et la simplification des procédures administratives visent à moderniser les opérations et à rendre les processus plus efficaces et transparents.

La réforme législative et réglementaire constitue un autre volet essentiel de cette stratégie, visant à créer un environnement juridique propice à l'investissement et à l'innovation dans le secteur minier. Parallèlement, la valorisation et la transformation industrielle des ressources minières sont des objectifs clés, visant à créer une chaîne de valeur ajoutée et à diversifier l'économie.

L'attractivité de l'investissement et le développement territorial responsable sont des axes transversaux qui sous-tendent l'ensemble de la stratégie. Il s'agit de créer un environnement propice à l'investissement privé, tout en veillant à ce que le développement du secteur minier contribue de manière positive au développement économique et social des communautés locales et des régions concernées.

La Stratégie énergétique du Royaume et les besoins en investissements :

La stratégie énergétique du Maroc s'appuie sur trois piliers essentiels. Tout d'abord, elle vise à accélérer le déploiement des énergies renouvelables, telles que l'énergie solaire et éolienne, pour répondre aux besoins croissants en électricité du pays. Ensuite, elle met l'accent sur l'efficacité énergétique dans la production et la consommation d'énergie, avec pour objectif de réduire la dépendance aux énergies fossiles. Enfin, elle encourage l'intégration régionale pour une meilleure gestion et utilisation des ressources énergétiques disponibles.

La révision de la stratégie énergétique de 2009 souligne la nécessité d'investir massivement dans le secteur, avec un accent particulier sur le développement des énergies renouvelables et la modernisation des infrastructures. « Nous avons effectué la mise à jour de la stratégie énergétique nationale de 2009 et il en découle que nous devons multiplier la cadence des investissements par trois depuis 2023 pour parvenir à nos ambitions à l'horizon 2030. Et ceci surtout au niveau de la génération de nouvelles capacités électriques qui représente 60% de ces investissements », a déclaré à l'occasion Mme Benali.

Le nouveau cadre législatif, notamment les lois 40-19 et 82-21, permet une meilleure compréhension des besoins de renforcement du réseau et favorise l'ouverture au secteur privé et favorise également l'ouverture au secteur privé et permet une meilleure planification et gestion des besoins énergétiques du pays.

Le développement du gaz naturel et de l'hydrogène vert pour une transition énergétique durable :

Concernant le gaz naturel, le Maroc fait face à une forte demande à court et moyen terme, notamment dans le secteur industriel. Pour répondre à ces besoins, le pays prévoit de développer de nouvelles capacités de production thermique au gaz et d'explorer des alternatives telles que l'hydrogène vert.

Les objectifs stratégiques incluent la consolidation de l'indépendance énergétique du Maroc en contribuant à la décarbonation du système électrique marocain et la réduction de l'utilisation de combustibles fossiles et en favorisant l'émergence d'une industrie nationale à faible empreinte carbone. La mise en place d'infrastructures flexibles pour le transport et la distribution du gaz et de l'hydrogène vert est également envisagée pour garantir la viabilité à long terme du projet.

Les projets en cours comprennent la création de points d'accès au gaz naturel liquéfié et l'élaboration d'une feuille de route pour le développement de l'industrie du gaz. À court terme, la feuille de route gazière 2024 prévoit spécifiquement la création d'un terminal gazier au port de Nador West Med, accompagné d'un gazoduc reliant au Gazoduc Maghreb-Europe (GME). Des alternatives à moyen et long termes sont actuellement en phase de modélisation, dans le but de fournir une source d'énergie disponible, compétitive et respectueuse de l'environnement pour favoriser le développement durable du Maroc.

Une nouvelle législation gazière est également en cours d'élaboration pour réguler et stimuler le développement du secteur. Ses principes fondamentaux visent à soutenir le développement de l'aval du secteur gazier, en organisant celui-ci de manière adaptée à un marché encore émergent. Cela implique une régulation visant à développer l'infrastructure gazière, avec une séparation des activités et la création d'un gestionnaire du réseau de transport (GRT).

Enfin, et pour assurer la compétitivité de l'hydrogène vert, l'accent est mis sur les éléments essentiels pour obtenir un hydrogène concurrentiel, notamment les économies d'échelle, une planification coordonnée des infrastructures et une gestion rigoureuse des ressources.